En savoir plus sur la psychologie

Interview de Fabien Sorabella à propos de sa pratique de psychologue en CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) – à partir de 52’41s Radio Transparence :

http://www.radio-transparence.org/V2/wordpress/2018/10/08/transparence-en-direct-du-cada-au-carla-bayle/


Interview de Fabien Sorabella à propos de la musicothérapie – Sud Radio émission de Marc Leval

https://fabien-sorabella.fr/actualites/archives-audio/253-radio-sud-fabien-sorabella-a-propos-de-la-musicotherapie


Ouvrage : par Jimi B. Vialaret : L’art-thérapie, d’un lien à l’art et la médecine – Musica Mundia 2 (volume 6).

Avec la contribution de Fabien Sorabella , article : « Clinique de l’exil et musicotherapie : Pourquoi et comment certaines œuvres musicales contemporaines sont operantes dans le dispositif musicotherapique »

 

 

 

Pour acheter ou consulter l’ouvrage : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59236


Le traitement des TDA/H (Trouble du Déficit de l’Attention / Avec ou sans Hyperactivité), de la camisole à la veste lestée !

Un article récemment publié dans le journal The Guardian et relayé par le collectif Stop DSM, a suscité de vives contestations et révolte toujours une majorité de parents d’élèves mais aussi de professionnels (psychiatres, psychologues, psychanalystes, nationaux et internationaux).

En effet, afin de faire face à la flambée de comportements étiquetés sous la catégorie de TDA/H (Trouble du Déficit de l’Attention / Avec ou sans Hyperactivité), plus de deux cents établissements scolaires allemands proposent désormais à leurs élèves de porter durant les heures de cours, une vestes lestée au sable pesant jusqu’à 6 kg.

La fonction de cette veste lestée serait d’empêcher l’agitation en entravant les mouvements corporels des enfants et adolescents munis de cette dernière. L’hypothèse des équipes pédagogiques est que la veste lestée permettrait aux élèves de suivre « sereinement » les « apprentis-sages » dispensés.

Cela n’est pas sans nous rappeler le principe de contention des camisoles de force, dont l’utilisation s’est considérablement raréfiée dans l’environnement psychiatrique ou encore les techniques de packing pratiquées au grand dam des sujets autistes. Dès lors, outre l’effet de stigmatisation extrême des enfants hyperactifs affublés de cet accoutrement, deux questions majeures peuvent être soulevées : Si le port de la veste lestée semble éviter les agitations corporelles caractéristiques décrites par les TDA/H (ce qui demeure très confortable pour les enseignants mais certainement moins pour les porteurs !), qu’en est-il du vécu psychique de ces enfants et adolescents ? Quel en est donc le bénéfice thérapeutique (à l’exception des problèmes articulaires et autres douleurs dorsales) ?

Il est à noter que depuis 1952, l’association Américaine de Psychiatrie tente d’imposer un véritable dictat de la pensée uniforme dans le champ du diagnostic et de la prise en charge psychiatrique avec l’édition de son manuel le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Cet ouvrage nosographique se propose de recenser et de catégoriser les troubles mentaux à partir de symptômes observables standardisés, évacuant ainsi l’histoire de la personne et de sa singularité dans la genèse de la souffrance psychique. C’est dans la 4ème version du DSM (1994) que l’acronyme TDA/H apparaît pour la première fois. Aujourd’hui, le DSM est publié sous sa 5ème version et se trouve largement alimenté par le lobby des laboratoires pharmaceutiques qui préconisent l’usage de molécules spécifiques pour traiter les troubles psychopathologiques mentionnés dans le DSM. Ainsi, le méthylphénidate est prescrit afin de diminuer, voire supprimer l’agitation des enfants et adolescents diagnostiqués avec un TDA/H. Par ailleurs, selon les auteurs du DSM, l’étiologie du TDA/H s’expliquerait par un dysfonctionnement neurobiologique et neurodéveloppemental, cette cause est fortement controversée car ne reposant sur aucune étude scientifique valide. Force est de constater qu’à chaque nouvelle parution du DSM de nouvelles catégories de psychopathologies sont ainsi créées pour le plus grand bonheur des laboratoires pharmaceutiques.

Pour conclure, l’expérience clinique nous montre l’existence de manifestations de symptômes tels que décrits dans les TDA/H chez les jeunes sujets : « Les trois symptômes sont pourtant une réalité… ils existent et sont parfois liés, mais cela ne fait pas une maladie. On les rencontre chez des gens très divers, des épileptiques, des surdoués, des enfants avec des difficultés sociales… Une étude américaine a montré que l’une des causes des troubles de l’attention est le temps passé devant les écrans ; un enfant peut être étiqueté TDAH alors que des mesures éducatives pourraient suffire », comme le rappelle le psychiatre et psychanalyste, le Dr Patrick Landman.

– Pour consulter l’article du Guardian, cliquez sur le lien suivant : https://www.theguardian.com/world/2018/jan/20/use-of-sand-vests-to-calm-children-with-adhd-sparks-concern)

– Collectif STOP DSM : https://stop-dsm.com/fr/

– Interview du Dr Patrick Landman : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/02/11/23373-dr-landman-lhyperactivite-existe-pas-tdah

                                                                                                                                                         Fabien Sorabella

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L’utilisation des réseaux sociaux à l’adolescence, « liker » ou consulter ?

À l’ère du développement des technologies numériques et des amitiés virtuelles qui défilent sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter…), l’inquiétude des parents est souvent grandissante face à ce phénomène qui peut tendre à envahir la vie psychique des adolescents. En conséquence, nous observons une demande accrue de consultations psychologiques en lien avec ce que les parents nomment communément une « addiction aux réseaux sociaux » ou encore une « cyberaddiction ». La plainte et l’inquiétude parentale se traduit fréquemment par :  » Il est tout le temps devant sa tablette ou son smartphone »… « Ma fille reste dans sa chambre et ne veut plus sortir dehors « …  » À la maison mon fils ne communique plus avec nous »…

Autant de comportements marqués par une certaine forme de repli sur soi, sinon d’inhibition sociale pouvant être préjudiciable sur le plan psychique. Aussi pouvons-nous nous interroger sur ce qui semble captiver les adolescents, les poussant à s’investir massivement sur les réseaux sociaux au détriment de la réalité de la vie sociale ?

Tout d’abord, nous le savons, l’adolescence est caractérisée par un double mouvement : une transformation du corps (la puberté) et un remaniement psychique important (le pubertaire), impliquant pour le coup un questionnement parfois douloureux sur l’image de son corps propre. Or, les réseaux sociaux paraissent apporter une réponse adaptée à ces problématiques, dans la mesure où les jeunes sont en contact avec d’autres sur une scène virtuelle, sans pour autant mettre en jeu directement la dimension corporelle. C’est donc à la fois une façon d’être présent avec autrui, tout en restant physiquement absent ! Nous comprenons aisément que cela puisse venir pacifier la question (au retentissement potentiellement menaçant) du regard  porté par un autre sur le corps de l’adolescent.

D’autre part, les réseaux sociaux permettent de déployer une exposition d’un soi qui serait en rapport avec une certaine forme d’idéal, occasionnant in fine un retour narcissisant pour le jeune sujet. En effet, l’adolescent pourra choisir de mettre en ligne des photos personnelles flatteuses et de se construire une identité heureuse pouvant susciter le désir auprès de la communauté des « amis » virtuels ou encore des « followers » (par exemple s’agissant de selfies retouchés avec des filtres venant gommer les imperfections du visage ou encore se mettre en scène à travers différentes situations qui le présentent à son avantage).

Enfin, les réseaux sociaux représentent un espace virtuel de l’intime dans lequel bien souvent les parents sont exclus, exclusion nécessaire à une pleine liberté d’expression.

S’il apparait que les réseaux sociaux deviennent aujourd’hui quasiment incontournables, une utilisation excessive peut néanmoins alerter sur un véritable malaise psychique pouvant donner lieu à des consultations psychologiques qui permettront d’aider l’adolescent à traverser au mieux cette période de vie parfois difficile.

                                                                                                                                                          Fabien Sorabella

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Quand j’étais fou

fou psychologue PortetIl est courant d’entendre que la consultation auprès d’un psychologue serait réservée aux fous. Ceci amène à s’interroger sur les représentations de la folie. Qui est fou, qui ne l’est pas ? Le fou détient-il le monopole de la folie ? Peut-on supposer qu’une folie privée, un espace non partageable, non socialisé, habite chacun de nous ?

                       Selon l’Histoire et les cultures, les définitions de la normalité et de la folie varient. Parfois, d’ailleurs, la norme des uns devient la folie des autres. Pour s’extraire de ces catégories confuses, sans doute devrions-nous distinguer l’insensé de l’incompréhensible. Ce à quoi le psychologue a affaire relève davantage d’une perte de sens, d’un « je ne sais pas pourquoi » qui fait symptôme.

   Cette part d’incompréhensible se présente comme insensée, une étrangeté qui parasite notre si évidente et contrôlée rationalité. Or, le travail psychothérapique permet précisément d’éclairer d’un jour nouveau ce point aveugle où l’individu peinait à se reconnaître. Ce n’est ni la raison, ni la déraison qui ponctuent cette trajectoire mais un dévoilement de la cause de nos empêchements et de nos souffrances. Ce dévoilement doit faire sens pour celui ou celle qui entreprend ce travail accompagné d’un psychologue, et amener un réaménagement psychique et non une normalisation ou une mise en conformité sociale. À chacun sa trouvaille, sa solution, son inédite création, pour être au mieux, seul, et parmi les autres.

                       Pour Lacan, la certitude est l’apanage de la psychose alors que le doute indique la névrose. Gageons que celui qui clame sa normalité est plus inquiétant que celui qui entreprend un travail psychothérapique pour comprendre la nature de ses symptômes et la place qu’il occupe au-delà des frontières psychopathologiques.

 

– Quand j’étais fou est une nouvelle de Luigi Pirandello, parue en 1913 dans la Revue hebdomadaire. Réédité en 1950, il n’est malheureusement plus trouvable.

– Lacan, J. (1981). Les psychoses. Seuil : Paris.

Natacha Kaïl

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C’est l’angoisse

 Angoisse, anxiété, stress sont des termes parfois utilisés indifféremment. Ils se distinguent cependant. Le stress est associé à un contexte – au travail, dans les relations sociales, ou dans une situation à risque par exemple. L’anxiété décrit davantage un état général, conséquence parfois d’une exposition répétée à une situation stressante. Elle se caractérise par des efforts d’anticipation afin de prévenir toute perturbation ou un quelconque problème. C’est une assurance contre tous les risques et à tout moment. L’angoisse, par contre, est imprévisible et ne peut être rattachée intuitivement à une situation particulière. Sans cause clairement déterminée, elle surgit sans qu’on y prenne garde, sans qu’on y pense – ainsi se définit sa source inconsciente – et fait irruption dans les meilleurs comme aux pires moments. Ce saisissement induit des manifestations psychiques et somatiques variées, allant du léger vertige à la sensation d’étouffement ou parfois jusqu’à un sentiment de mort imminente. On parle souvent de crise d’angoisse pour nommer finalement la soudaineté de l’intrusion, le vacillement provoquée et l’inefficacité de la rationalisation pour se défendre de cet affect.

                                                                                                                                                               Natacha Kaïl

Pour aller plus loin :

Ouvrage : Assoun P-L, (2014). Leçons psychanalytiques sur l’Angoisse. Paris : Economica/Anthropos

ⓒ Droits réservés : Cabinet de psychologie Portet-sur-Garonne


Même pas mal !

sacrification psychologue PortetSe scarifier est un acte qu’on retrouve fréquemment dans la clinique adolescente. Si pour certaines cultures, la scarification relève d’une pratique ancestrale et s’insère dans des rituels précis, quel sens attribuer, dans nos sociétés modernes, à ces coupures du corps ?

La scarification peut être envisagée temporellement, entre immédiateté et mémoire. Le temps de l’acte est une expérience de la douleur, effraction de la barrière épidermique, test de la limite entre le monde intérieur et l’inquiétante réalité extérieure. Le temps de la cicatrice est un travail d’inscription, trace de ce passage à l’acte sur le vif du corps mais aussi on peut y lire une écriture de soi. Cette autobiographie risquée et éprouvante ne vient-elle pas, pour les jeunes sujets contemporains, contrecarrer notre actuel où règne le ctrl Z, l’effacement, le passage et la vitesse ?

Natacha Kaïl

ⓒ Droits réservés : Cabinet de psychologie Portet-sur-Garonne


Je voudrais dire…, musicothérapie et troubles du langage 

troubles du langage et musicothérapie portetPrenons comme point de départ le bégaiement, il est un phénomène bien connu des cliniciens qui pratiquent la musicothérapie : si le sujet bégaie lorsqu’il est confronté à un échange conversationnel, nous remarquons que sa voix ne trébuche plus dans le langage quand cette dernière est exprimée autrement et notamment lorsque les mots sont scandés sous forme musicale, par le chant. Mais alors, comment comprendre cette observation clinique ? Dès lors où le langage verbal serait court-circuité de sa fonction dialogique première, il semblerait que l’énonciation ne soit plus entravée de la même façon, la personne bègue pouvant se laisser aller, sans coup férir à pousser la chansonnette. Notons que les différences essentielles entre le chant et la parole résident certes dans une modification accessoire de la prosodie, mais surtout dans le fait que la musique ne s’embarrasse pas de la question du sens, de la compréhension intelligible d’un message destiné à un interlocuteur, par un « vouloir dire » à l’œuvre qui appellerait une réponse. Non, la musique n’interpelle pas l’auditeur personnellement et ne vise en particulier aucun autre qui l’écoute, nul n’est désigné, ni même concerné. Voici donc de quoi adoucir la position d’énonciateur de l’être parlant qui est engagé par le chant dans un tout autre mouvement.

Fabien Sorabella

ⓒ Droits réservés : Cabinet de psychologie Portet-sur-Garonne


Les troubles DYS, au delà de la dimension cognitive

Nous observons ces dernières années un nombre grandissant de diagnostics cliniques constituant la catégorie des troubles DYS. Ces derniers sont répertoriés et comprennent la dyslexie, la dyspraxie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysphasie, ainsi que les troubles de Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA-H).

La grande majorité des praticiens (psychologues, psychiatres, neurologues ou orthophonistes) s’accordent à attribuer leur(s) cause(s) à un déficit des fonctions cognitives ayant une incidence sur l’apprentissage, comme par exemple : la perception, les mécanismes attentionnels, le traitement de l’information et la mémorisation. Afin de palier aux difficultés occasionnées par les DYS et aider l’enfant ou l’adolescent à poursuivre sa scolarité, nombreuses méthodes de remédiation cognitive sont utilisées. Si ces dernières semblent permettre une certaine amélioration des difficultés d’apprentissage, pour autant, la prise en charge de ces troubles ne peut se résumer exclusivement à une approche qui ne prendrait en considération que la seule dimension cognitive. En effet, les troubles DYS ont un retentissement affectif important sur la vie psychique de l’enfant ou de l’adolescent qui très souvent évoque un sentiment de souffrance qui y est rattaché. Cela s’explique tant par la répétition de situations d’échecs qui échappe au contrôle de la jeune personne, qu’à l’impression diffuse d’une stigmatisation pouvant émaner des autres élèves du groupe classe. D’autre part, Il est à noter que les enfants ou les adolescents qui présentent des troubles DYS mettent généralement en place des stratégies défensives visant à camoufler aux yeux de l’environnement (famille, enseignants, groupe classe) les difficultés relatives aux apprentissages (lecture, calcul, langage parlé…), stratégies qui se traduisent fréquemment par un comportement d’inhibition ou d’évitement. En outre, bon nombre d’enfants et d’adolescents nous adressent régulièrement : « je n’y arriverai jamais… « les autres se moquent de moi »… « je ne suis pas normal comme les copains »… « si l’AVS n’est pas avec moi c’est trop dur »… »quand je dois aller à l’école ça me stresse ».

Autant d’observations qui témoignent de la nécessité d’une prise en charge psychothérapique par un(e) psychologue, afin de répondre aux préoccupations de l’enfant ou de l’adolescent. La perspective d’un mieux-être personnel favorisera le ré-investissement dans les apprentissages scolaires.

Fabien Sorabella 

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